L’évolution

En 1993, le Centre Accalmie doit quitter son emplacement d’origine et fait l’acquisition d’une autre maison à Matapédia. Une nouvelle phase s’amorce vers la stabilisation du fonctionnement et des services. Le Centre Accalmie multiplie les efforts afin d’offrir des services adéquats et de meilleure qualité. Pourtant, l’insuffisance de ressources financières met un frein à son expansion et à sa consolidation. Au printemps 1996, grâce à une volonté de la Régie régionale de la santé et des services sociaux à développer le secteur communautaire, une équipe renouvelée s’est dévouée à améliorer une situation demeurée trop longtemps incertaine. C’est alors que des solutions concrètes semblent vouloir poindre. Le mot d’ordre est donné : consolidation des ressources financières et humaines. Le 8 mars 1999, une nouvelle bâtisse est acquise dans la municipalité de Pointe-à-la-Croix. Le Centre Accalmie vit un moment précieux : opérer dans de nouveaux locaux sécuritaires et adaptés aux besoins des gens qu’il accueille en provenance des MRC Avignon et Bonaventure.

En 2008, grâce à une subvention « Initiatives des partenaires de lutte à l’itinérance » (IPLI), certaines rénovations sont faites pour s’assurer que le bâtiment demeure sécuritaire. Le 25 janvier 2009, un bris électrique déclenche le feu dans la partie ancestrale du bâtiment, c’est une perte totale. Le Centre Accalmie n’a plus de bâtiment mais aucune perte humaine n’est à déplorer. En attendant de se trouver un nouveau lieu d’hébergement, un service de réponse téléphonique et de rencontres d’urgence sont maintenus pour la population. Finalement, le 2 mars 2009, l’hébergement ouvre à nouveau dans des locaux temporaires avec une possibilité de six places.

Après plusieurs mois de travaux, le 23 novembre 2009, l’équipe et les personnes en difficulté intègrent les nouveaux locaux. C’est un soulagement et aussi de nouveaux défis d’adaptation dans une grande maison neuve. C’est au printemps 2010 que nous avons complété les aménagements du sous-sol et du terrain. Une grande épreuve a été traversée et nous en ressortons grandis et plus soudés encore comme équipe de travail et conseil d’administration. En décembre 2010, les grandes marées viennent gruger notre terrain, une nouvelle épreuve qui ne nous décourage pas, au contraire car maintenant nous sommes plus déterminés que jamais à continuer notre mission d’hébergement et de prévention sur le territoire.

Au printemps 2012, une suspension temporaire des services durant quatre mois vient éponger le déficit accumulé et dégager un léger surplus pour aider à traverser l’année financière tout en sachant qu’il n’y aura aucun nouvel investissement financier du Ministère de la Santé et des services sociaux. Devant cet état de fait, le conseil d’administration n’a d’autres choix que de prévoir une suspension de services aux 2 ans et pour une période de quatre mois à chaque fois. Le Centre a donc fermé ses portes le 3 octobre 2014 et ne devait rouvrir qu’au début de février 2015. Heureusement, la vie en avait décidé autrement car de généreux donateurs anonymes ont remis deux cents milles dollars au Centre Accalmie afin qu’on puisse rouvrir les portes le 17 novembre 2014. Cette aide inespérée a fait toute une différence dans la vie des personnes que nous recevons et pour l’équipe de travail et le conseil d’administration. Cependant ces fonds n’étant pas récurrents, le problème ressurgit à nouveau à l’aube de l’année financière 2016-2017 car la convention PSOC n’accorde aucun revenu supplémentaire à la mission de base pour les trois prochaines années.

Même si les années suivantes, le Centre a toujours été déficitaire, la venue de la pandémie a transformé la situation car de multiples fonds régionaux, provinciaux et fédéraux ont permis de donner un peu de souffle à l’organisme. Ces fonds ne sont pas récurrents et ils ont tous des redditions de comptes différentes à faire. Même si on a eu des fonds, la trame de fond est encore un sous-financement chronique.